🌾 Cérès en astrologie : nourrir, couper, guérir
- Astres et Joyaux
- il y a 4 jours
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Dernière mise à jour : il y a 3 jours

En astrologie, on parle souvent de la Lune pour comprendre notre lien à la mère, de Vénus pour explorer notre manière d’aimer, ou de la maison 6 pour évoquer la notion de soin. Pourtant, un point clé reste encore largement sous-estimé : Cérès.
Cérès raconte notre manière de prendre soin, de nourrir, de protéger, mais aussi celle dont on a été nourri ou pas. Elle révèle des schémas profondément ancrés autour du don, du sacrifice, du vide affectif ou du soin conditionnel. Cérès, c’est autant celle qui nourrit que celle qui se retire. Elle parle d’amour concret, celui qui répare comme celui qui abandonne.
🌿Cérès, figure du soin et de la séparation
Dans la mythologie, Cérès (appelée Déméter chez les Grecs) est la déesse des moissons. Elle veille sur les récoltes, les saisons, les cycles de vie et de mort. Cérès est une mère archétypale, généreuse et féconde. Mais elle est aussi la mère de Perséphone, enlevée par Hadès. Lorsqu’elle perd sa fille, Cérès entre en deuil et se retire du monde. La terre devient stérile. Rien ne pousse. La vie s'arrête.
Ce mythe contient l’essence de Cérès astrologique : une figure du soin, de la nourriture et du don, mais aussi de la perte, de la colère, du vide. Elle est celle qui protège, mais aussi celle qui coupe. Celle qui donne, mais aussi celle qui se ferme quand le lien est rompu. Cérès est ambivalente. Elle aime, mais elle n’oublie pas la blessure.
🪐Que raconte Cérès dans un thème natal ?
Dans un thème astral, Cérès raconte notre rapport au soin, à l’attention concrète, au don, à la capacité de nourrir, mais aussi de se retirer. Elle n’indique pas seulement comment nous avons été soignés dans l’enfance, elle montre aussi comment nous prenons soin, ou pas, des autres aujourd’hui.
Elle peut refléter une enfance marquée par un manque de soutien affectif, une présence parentale instable, ou au contraire une hyperprotection étouffante. Mais elle peut aussi parler de notre propre difficulté à prendre soin des autres. Parfois, c’est nous qui retenons l’amour, qui ne savons pas accompagner sans contrôler, qui privons sans nous en rendre compte. Cérès n’est pas une figure passive. Elle agit, elle donne ou elle coupe, elle nourrit ou elle laisse l’autre gérer seul.
Son signe, sa maison et ses aspects indiquent ainsi la manière dont nous avons été nourris affectivement, mais aussi le modèle de soin que nous reproduisons ou rejetons. Une Cérès blessée peut rendre très sensible à la souffrance d’autrui, au point de se sacrifier. Mais dans d’autres cas, elle peut marquer une forme de détachement froid, une difficulté à exprimer la tendresse, ou une exigence rigide face aux besoins des autres.
Elle parle aussi de notre rapport à la vulnérabilité. Acceptons-nous d’en prendre soin, ou la jugeons-nous ? Est-ce qu’on donne pour exister, ou est-ce qu’on se ferme pour se protéger ?
Cérès est donc un point très fin dans un thème, qui ne désigne pas seulement une blessure à réparer, mais aussi une posture à observer. Parce que dans certaines configurations, on n’a pas seulement manqué de soin : on ne sait pas en donner. Et en prendre conscience, c’est déjà commencer à guérir.
🔁Lecture karmique de Cérès : le soin dans les vies passées
En astrologie karmique, Cérès peut porter la mémoire de vies passées dans lesquelles on a été soignante, nourrice, accoucheuse, accompagnante, ou même mère ayant perdu un enfant. Elle parle aussi de ceux qui n’ont pas pu être sauvés, de l’amour qu’on a offert jusqu’à l’épuisement, ou encore de l’impuissance vécue face à une séparation injuste.
Ses aspects à Saturne, Pluton ou Lilith renforcent cette mémoire de blessure liée au soin. Mais il est aussi important de regarder les configurations globales du thème, comme un axe intercepté, une Lune blessée ou une maison 4 en tension. Tous ces éléments peuvent traduire un manque de soin réel au cours de l’enfance, qui se rejoue plus tard dans la manière dont on se donne aux autres ou dans les choix relationnels qu’on répète inconsciemment.
Cérès vient donc interroger notre rapport au don, non seulement dans cette vie, mais aussi à travers les lignées et les mémoires de l’âme.
🏠Cérès par maison : les deux visages du soin
Cérès n’a rien de tiède. Elle donne tout, ou se ferme complètement. Voici quelques exemples de sa présence dans certaines maisons clés, pour illustrer cette ambivalence entre soin et privation.
• Cérès en Maison 4
Elle parle du soin reçu dans l’enfance. Parfois, elle montre une figure parentale très présente, protectrice, qui nourrit l’enfant dans une sécurité affective profonde. Mais selon les aspects, cela peut aussi traduire une carence, un parent physiquement là mais émotionnellement absent, ou une forme de soin conditionnel. En maison 4, Cérès montre comment nous avons été nourris dans nos fondations… ou comment nous avons appris à grandir sans rien demander.
• Cérès en Maison 6
Elle indique un rapport au soin très ancré dans le quotidien. C’est souvent l’enfant qui a pris soin de ses parents, celui qui a dû gérer, surveiller, compenser. On parle ici de parentification. À l’âge adulte, la personne peut se tourner vers les métiers du soin ou de l’accompagnement, mais en s’oubliant souvent elle-même. Le risque : l’épuisement, l’injustice silencieuse, ou la colère rentrée.
• Cérès en Maison 10
C’est l’image publique du parent parfait, du “bon soignant” socialement reconnu. Mais cette façade peut cacher une autre réalité. Il arrive que le parent mis en valeur ici n’ait été présent que devant le monde, et totalement absent dans l’intimité. Cette position parle aussi d’une valorisation du rôle de sauveur ou de nourricier dans la sphère publique. On donne, on encadre, on sécurise… mais parfois pour compenser une blessure bien plus ancienne.
• Cérès en Maison 12
Le soin ici est souvent silencieux, intérieur, presque effacé. La personne a pu apprendre très tôt à s’occuper des autres sans jamais exprimer ses propres besoins, parfois sans même les reconnaître. Cette position peut refléter une mémoire de renoncement ou de dévotion contrainte, où le soin était donné par devoir plus que par choix. Aujourd’hui, il est essentiel d’apprendre à identifier ses propres limites, et à accepter que recevoir soit aussi une forme de guérison.
🌱Cérès aujourd’hui : réapprendre à nourrir
Travailler avec Cérès, c’est sortir de l’illusion que prendre soin, c’est s’effacer. Ce n’est pas non plus exiger en retour ou se refermer sur sa douleur. C’est comprendre que nourrir ne doit jamais être un devoir ou une punition, mais un acte conscient.
Pour cela, il faut se poser les bonnes questions. Est-ce que je donne pour être aimée, ou parce que cela me remplit ? Est-ce que je m’abandonne dans le soin des autres ? Est-ce que je me donne autant que je donne autour de moi ? Est-ce que je peux laisser partir ceux que je n’arrive plus à nourrir sans me trahir ?
Cérès nous invite à revenir à une forme de soin ancrée, incarnée, honnête. Elle ne demande pas de devenir quelqu’un d’autre, mais simplement de reconnaître là où l’on a trop donné, là où l’on n’a pas reçu, et là où il est temps d’inventer un nouvel équilibre.
Cérès n’est pas une énergie romantique ou légère. Elle est terrestre, viscérale, parfois cruelle. Mais elle est essentielle. En la regardant dans un thème, on peut comprendre pourquoi on se donne autant, pourquoi on attend si peu en retour, ou encore pourquoi on souffre tant de ne pas être reconnu dans ce qu’on offre au monde.
Elle peut nous aider à sortir des schémas d’épuisement, de loyautés invisibles ou de douleur rentrée. Elle peut aussi nous permettre de reprendre notre place dans le soin, une place juste, libre, respectée.
Et parfois, c’est à travers les liens que tout se rejoue. Dans les promesses silencieuses, les contrats invisibles, les fidélités d’âme que l’on porte sans même le savoir.
C’est là qu’entre en scène Junon, l’astéroïde des alliances d’âme.Je t’invite à lire l’article consacré à Junon, pour poursuivre ce voyage à travers les archétypes relationnels de ton thème.
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